octobre 1, 2025 10:00 am
Le divorce pour faute : une notion vieillissante mais toujours appliquée
Bien que de plus en plus rares en pratique, les divorces pour faute existent toujours en droit français et continuent d’être prononcés par les juridictions. Retour sur cette procédure singulière, souvent perçue comme désuète, mais toujours d’actualité dans certains contextes.
Un cadre légal toujours en vigueur
Le mariage ne se résume pas à une union affective ou symbolique. Il crée un véritable lien juridique entre les époux, assorti de droits mais aussi de devoirs. L’article 212 du Code civil est clair : « Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance. » Ces obligations sont communes à tous les régimes matrimoniaux.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces devoirs ne cessent pas dès l’introduction d’une procédure de divorce. Ils demeurent applicables tant que le divorce n’a pas été définitivement prononcé par le juge.

En quoi consiste le divorce pour faute ?
Le divorce pour faute peut être demandé lorsqu’un époux estime que l’autre a manqué gravement à ses devoirs conjugaux, rendant intolérable le maintien de la vie commune. Ces fautes peuvent être diverses : adultère, violences conjugales, abandon du domicile, absence de soutien dans une épreuve majeure, ou encore comportement humiliant.
Il appartient à l’époux demandeur de prouver l’existence de ces faits fautifs. Le juge appréciera ensuite si ces manquements constituent bien une violation grave ou renouvelée des obligations du mariage.
Une procédure encadrée mais peu fréquente
La réforme du divorce en 2004 puis l’évolution des mœurs ont largement favorisé les procédures amiables ou fondées sur l’altération définitive du lien conjugal. Plus rapide, moins conflictuelle, la voie du consentement mutuel est aujourd’hui privilégiée.
Cependant, dans certaines situations, notamment en cas de violences, de trahison grave ou de comportement particulièrement préjudiciable, le divorce pour faute demeure une option envisagée par les justiciables. Les juridictions continuent alors d’appliquer les textes, même si les décisions de ce type sont moins nombreuses qu’auparavant.
Quelles conséquences pour les époux ?
Le prononcé du divorce pour faute peut avoir des incidences concrètes. Le juge peut, par exemple, accorder une indemnité à l’époux « victime » si le divorce cause un préjudice particulier. Il peut également en tenir compte dans l’attribution de certaines prestations (comme la prestation compensatoire) ou lors du partage des biens.
À noter : un époux fautif ne peut pas être privé de ses droits parentaux du seul fait de la faute commise, sauf si celle-ci a un impact direct sur l’intérêt des enfants.
En résumé
Si le divorce pour faute est aujourd’hui une procédure marginale, elle reste inscrite dans le droit français et peut répondre à des situations où la souffrance ou les abus sont avérés. La décision de l’engager doit toutefois être mûrement réfléchie, car elle implique une démarche plus longue, souvent plus conflictuelle et juridiquement exigeante.
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